Fonds responsables : une valeur refuge potentiellement à fort rendement*

Et si la prise en compte de facteurs sociaux et environnementaux était un gage de performance économique ? C’est le pari de l’investissement socialement responsable (ISR). Explications.

Investissement

Un nouveau rapport à la finance et à l’investissement a vu le jour après la crise financière de 2007-2008, la plus importante récession en temps de paix connu depuis les années 1930.

Les épargnants institutionnels et privés sont désormais à la recherche de rendements dans la durée, mais également de sens et de transparence. Un terreau favorable au développement de l’investissement socialement responsable, qui peut s’avérer très fertile en matière de retour sur investissement.

Une forte capacité de résilience

Il y a encore quelques années, il aurait été surprenant d’associer la finance à l’idée de « responsabilité », tant les sphères économiques et sociétales paraissaient éloignées. La tendance portait plutôt sur une stratégie de « profitabilité » : hauts rendements et bénéfices « court-termistes ».

Pourtant, l’investissement socialement responsable (ISR) est en réalité né dans les années 20, aux États-Unis, à l’initiative de congrégations religieuses souhaitant « moraliser » leurs investissements en écartant de leurs portefeuilles les entreprises intervenant dans les domaines de l’alcool, du tabac, des jeux de hasard ou de la pornographie. Il fait à nouveau apparition dans les années 90, avec la publication du rapport Brundtland sur le développement durable, qui considérait les pratiques sociales, environnementales et de gouvernance et leur impact sur les résultats financiers d’une entreprise et sa valeur boursière.

Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui présentent une notation esg* élevée qui réalisent, à long terme, les meilleures performances financières.(1)

Soutenir l’économie réelle

Dans les faits, les investisseurs sont désormais extrêmement attentifs à la nature et la finalité de leurs investissements. Ainsi, si la robustesse et la sécurité de leur placement de même que le soutien à l’économie réelle, et notamment aux PME locales, demeurent des motivations importantes, la cohérence entre l’activité des entreprises soutenues et les valeurs qui les animent devient un critère de choix de plus en plus prépondérant.

Nous pourrions imaginer qu’investir dans un produit d’épargne ISR réduit son périmètre d’intervention uniquement aux grandes entreprises, mais ISR et économie réelle ne sont en aucun cas antinomiques. Si les entreprises éligibles sont effectivement cotées en Bourse, la réalité de la supply chain et de l’ensemble des relations clients fournisseurs doivent être considérés. Il est important de dissocier ISR, investissement d’impact et finance solidaire.

Concrètement, en favorisant une approche best in class d’amélioration continue, l’ISR influence le comportement et la gouvernance des grandes entreprises et participe à l’éclosion et au développement d’une finance à impact positif ainsi que d’une économie plus soutenable. Laquelle, par ruissellement, irrigue les territoires et notre quotidien.

Une solution pérenne face aux enjeux à venir

La crise économique actuelle, conséquence directe de la situation sanitaire, aurait pu balayer d’un revers de main les balbutiements de l’ISR en France et notamment du label ISR lancé en 2016. Pourtant, ce dernier compte désormais 503 fonds labellisés pour un total de 201 milliards d’euros d’encours.(2)

Mieux, la plupart des spécialistes estiment que les fonds ISR ont plutôt mieux résisté et traversé cette période que les autres. Novethic, centre de recherche sur l’ISR et média en ligne (filiale de la Caisse des dépôts et Consignations), assure ainsi qu’entre le 1er janvier et le 13 mars 2020, l’écart de performance des fonds durables comparé à leurs indices est de + 1,5 %.(3)

Les raisons sont multiples. Les fonds durables privilégient des secteurs d’activité moins exposés aux variations conjoncturelles et plus résistants (santé, technologie…) et des entreprises plus responsables. Autrement dit, ils misent sur la protection de l’environnement, la qualité de vie au travail, l’inclusion des collaborateurs et des relations saines avec leurs partenaires.

Autre signal faible, une vingtaine d’entreprises ont profité, cet automne, des dispositions de la loi Pacte** pour adopter la qualité « d’entreprise à mission » et une soixantaine, dont l’État est actionnaire, « d’une raison d’être ». Toutes deux soumises à une certification tierce partie.(4)

Preuve, s’il en était besoin, que le monde d’après, c’est définitivement maintenant et que l’ISR est sans doute une façon d’anticiper et de circonscrire les crises environnementales et sociales à venir.

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