Le conflit qui sévit aux portes de l’Europe rend très fébriles les marchés financiers. Comprendre les fondamentaux économiques permet d’anticiper et agir avec sang-froid, en conciliant prudence et prises de position opportunes.
Depuis le 24 février, le conflit ukrainien déstabilise les marchés financiers. La plupart des classes d’actifs sont en difficulté : à la fois les actions et les obligations d’État, dont les valeurs baissent par rapport à leur niveau de début d’année. Une réalité qui concerne tout particulièrement l’Europe, mais qui s’étend également au-delà. Les marchés américains, eux aussi, ressentent les secousses de ce conflit aux portes de l’OTAN.
La baisse n’est toutefois pas linéaire : les Bourses et les marchés de la dette connaissent des rebonds significatifs en fonction de l’actualité géopolitique. Ce fut ainsi le cas au moment du Sommet de Versailles, les 10 et 11 mars, au cours duquel les Européens se sont mis d’accord sur une réponse commune envers la Russie. Les taux dits « sans risque », comme celui auquel l’Allemagne emprunte à dix ans, ont ainsi connu des évolutions d’une amplitude rare sur quelques jours seulement.
Un climat d’incertitude
Cette volatilité des marchés tient au climat d’incertitude qui entoure la guerre en Ukraine. Une incertitude sur la suite du conflit mais aussi sur ses conséquences économiques à l’échelle internationale. Les corrélations sont multiples. Tout d’abord, les sanctions économiques et financières décidées par l’Occident contre Moscou, et notamment le gel d’une partie des réserves de change de la banque centrale, rendent presque impossible le remboursement, par la Russie, de sa dette extérieure. Ce défaut risque de fragiliser les investisseurs internationaux… Les sanctions forcent en outre certaines entreprises occidentales en affaires avec la Russie à arrêter leur activité, ce qui pèsera sur le résultat de certaines d’entre elles, dans le luxe ou l’automobile par exemple.
Mais c’est surtout la flambée du prix des matières premières qui affecte les économies occidentales. Le conflit vient exacerber des tensions déjà existantes sur le marché de l’énergie et conduit à une envolée historique des cours, notamment du gaz. Or, plus de 40 % du gaz importé par les pays européens vient de la Russie. Des tensions similaires existent sur d’autres matières premières, notamment des denrées agricoles (céréales) et des métaux (nickel, palladium), dont la Russie est un producteur majeur.
Une croissance positive
Ce conflit survient alors que la croissance devait fortement rebondir un peu partout dans le monde, à la suite de la crise sanitaire. Si les prévisions sont revues régulièrement à la baisse, il n’est pas question de récession. La Banque de France, par exemple, a réduit ses perspectives de croissance pour 2022 de 3,6 % à 3,4 %, mais même dans un scénario dégradé, l’institution ne s’attend pas à ce qu’elle tombe sous 2,8 %.
De plus, des garde-fous existent. Les États occidentaux travaillent à la mise en place de dispositifs pour limiter les effets négatifs de cette crise sur les entreprises et les ménages. En France par exemple, le gouvernement a renforcé son « bouclier tarifaire » pour contrer la flambée des prix de l’énergie et a proposé un « plan de résilience » pour les filières les plus touchées. De leur côté, les banques centralessont à l’affût : si elles sont pour l’instant focalisées sur la lutte contre l’inflation, elles surveillent l’impact de la crise sur la croissance.
Des valeurs refuge
La panique n’est donc pas de mise, la patience s’impose. En Bourse, certains secteurs relativement éloignés du conflit, comme la technologie ou la santé, pourraient être relativement épargnés. L’or, en tant que valeur refuge, profite logiquement du climat d’incertitude et atteint des sommets. Certaines valeurs s’échangent à des prix bien inférieurs à leur valeur fondamentale… Ces périodes de volatilité des marchés peuvent ainsi être un point d’entrée pour certains investisseurs dont l’horizon de placement est lointain.
Dans un contexte d’incertitude, les produits structurés peuvent ainsi constituer une option particulièrement intéressante pour suivre les marchés, tout en bénéficiant en partie d’une protection sur mesure.
Quelle que soit votre situation, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller GRESHAM Banque Privée pour discuter des options qui s’offrent à vous.
ER22/FCR0112 – Avril 2022