La crise sanitaire que traverse le monde depuis 2020 met en lumière le rôle crucial de la recherche médicale sur les plans sanitaires, économiques et géopolitiques.
Au-delà du phénomène pandémique, le cancer reste, à ce jour, la deuxième cause de décès prématuré à travers le monde.
Si la recherche ne cesse de progresser, les champs d’investigation sont encore vastes et mobilisent d’importants investissements financiers.
Chaque année, ce sont près de 19,3 millions de nouveaux de cas de cancer qui sont diagnostiqués à travers le monde1 et près de 10 millions de décès2 enregistrés. Des chiffres sans doute en deçà de la réalité, faute de dépistage dans certaines régions du globe. En France, le cancer est aujourd’hui la toute première cause de décès prématuré, avec près de 400 000 cas détectés pour environ 150 000 décès annuels.
Chaque année, ce sont près de 9 millions de dépistages qui sont réalisés. Outre-Atlantique, le cancer représente 1 600 décès quotidiens. Le développement de cette maladie s’accélère et concerne désormais l’ensemble de la population : l’Organisation mondiale de la santé estime ainsi que 38,4 % de la population mondiale sera atteinte d’un cancer au cours de sa vie.
Reste que tous les cancers n’ont pas le même niveau de gravité. Si cette maladie est définie comme « la résultante de la multiplication anarchique de cellules dans l’organisme, qui prolifèrent d’abord localement, puis dans le tissu avoisinant pour former des métastases », elle recouvre des réalités très différentes. Il faut ainsi distinguer les cancers dits « in situ », diagnostiqués au stade précoce et aux développements localisés, de ceux dits « infiltrants » ou « invasifs », qui se propagent aux tissus voisins.
Si la prévention et le dépistage jouent un rôle essentiel dans le traitement des premiers, la recherche et l’innovation sont fondamentales pour la mise en place de soins curatifs pour les seconds. Ces derniers restent à ce jour les plus difficiles à traiter, avec des chances de survie faibles pour les patients.
Quels financements pour la recherche en oncologie ?
Au-delà de l’aspect humain et des coûts engendrés en frais de santé, les cancers ont un impact majeur sur l’économie mondiale. En effet, selon une étude menée conjointement par l’American Cancer Society et la fondation Livestrong, l’impact économique des cancers (manque de main-d’œuvre, maladies et décès prématuré) est estimé à 700 milliards d’euros chaque année, au niveau mondial. Les pouvoirs publics en ont désormais largement pris la mesure.
En France, l’investissement global pour la période 2021-2025 s’établit à 634 millions d’euros. Outre-Atlantique, ce sont près de 3,5 milliards d’euros annuels qui sont investis contre le cancer via les National Institutes of Health (NIH). De son côté, la Commission européenne a mis en place un « plan pour vaincre le cancer », doté d’une enveloppe de 4 milliards d’euros, qui comprend trois volets : la prévention, les traitements et les soins.
Des sommes auxquelles il faut ajouter les montants engagés par l’industrie pharmaceutique, qui intensifie ses investissements pour le développement de nouveaux traitements, lesquels pourraient s’avérer très rémunérateurs à l’avenir. La commercialisation des anti-cancéreux est en forte hausse, avec une progression de 15 % par an. Elle pourrait atteindre quelque 230 milliards d’euros à horizon 2025, contre un 140 milliards d’euros en 2020, selon Iqvia, une entreprise spécialisée dans les datas et la santé.
Innovation et nouveaux espoirs
Pour chaque nouveau médicament produit, il faut compter environ dix à douze ans de recherche et développement et un investissement de 800 millions d’euros, selon les données publiées par LEEM (organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France).
Aussi, pour amortir leurs frais de recherche, les laboratoires travaillent au niveau mondial. Les brevets leur permettent de protéger leurs découvertes pour une durée allant de vingt à vingt-cinq ans. Une durée souvent réduite à une dizaine d’années, si l’on soustrait aux vingt-cinq années les années de recherche, ainsi que les années nécessaires à l’autorisation de mise sur le marché. Malgré cette période de protection effective relativement brève avant l’arrivée de génériques sur le marché, les retours sur investissements sont réels.
Au-delà des grands laboratoires, la recherche s’intensifie dès le début des années 2010, largement portée par l’émergence de nouvelles techniques. Les biotechs, qui utilisent ou modifient des matériaux vivants pour créer des produits ou des services, se concentrent sur une molécule très ciblée pour soigner une pathologie précise. Leur modèle économique repose sur un investissement massif pour un traitement ultra-spécifique, puis un dépôt et une revente de brevets à des laboratoires à même de faire entrer le traitement dans sa phase de fabrication industrielle.
C’est ainsi par exemple que l’américain Pfizer a récemment déboursé 2,3 milliards de dollars pour prendre le contrôle de Trillium Therapeutics, une Biotech canadienne. Avec cette acquisition, le groupe a mis la main sur deux molécules prometteuses dans le traitement du cancer du sang. Autre opération notable, l’acquisition récente de la Biotech Five Prime par Amgen. Pour elle, le laboratoire a déboursé 1,9 milliard de dollars. Il prend ainsi le contrôle d’une molécule qui suscite d’importants espoirs dans le traitement du cancer de l’estomac.
Grâce aux découvertes des Biotechs et à l’investissement des laboratoires pharmaceutiques, la recherche contre le cancer continue de progresser. C’est ainsi qu’en quelques années, la survie à cinq ans pour les cancers les plus fréquents a connu une augmentation sensible3. À titre d’exemple, le pronostic de survie à cinq ans pour les cancers de la thyroïde est désormais de 96 %.
À l’aube de la révolution big data
Une autre avancée notable se dessine grâce à l’utilisation des big data. Un patient atteint d’un cancer peut en effet, à lui seul, générer un téraoctet de données médicales (imagerie diagnostique et séquençage ADN des métastases et tumeurs secondaires), soit l’équivalent – en volume stocké – de 300 000 photos ou encore de 130 000 livres. À la fin de l’année 2017, les chercheurs estimaient que les recherches portant sur le séquençage du génome avaient généré un volume d’un exaoctet de données annuelles, soit un million de téraoctets.
Reste que, pour l’heure, l’utilisation des big data dans la recherche contre le cancer en est encore à ses balbutiements. Plus que dans l’accumulation ou la disponibilité de données, le défi réside dans leur traitement et leur analyse. Les outils logiciels nécessaires à la manipulation de ces données sont, par exemple, si onéreux qu’ils ne peuvent s’envisager que dans une démarche de coopération entre public et privé.
L’intelligence artificielle est également en passe de permettre d’importantes avancées. C’est ainsi qu’en 2020, un article publié dans la revue scientifique Nature a montré que, lors de l’analyse de mammographies, un algorithme a commis moins d’erreurs que les radiologues humains.
Par ailleurs, toujours grâce à l’analyse de données via des algorithmes, certains chercheurs anticipent qu’il sera bientôt envisageable de prédire un cancer quinze années avant son occurrence. Une avancée de taille dans le traitement des cancers qui pourra ainsi permettre d’intensifier la prévention auprès des patients concernés.
Quand les opportunités de marché rejoignent l’intérêt collectif
GRESHAM Banque Privée a pris très tôt la mesure des enjeux de la recherche en oncologie et a souhaité permettre à sa clientèle patrimoniale de soutenir la lutte contre le cancer en investissant dans ce secteur. Pour ce faire, GRESHAM Banque Privée a sélectionné une société de gestion engagée, leader dans l’investissement durable et de conviction : CANDRIAM.
Depuis 2014, CANDRIAM n’a cessé d’accroître ses encours sur la thématique de la santé. Ceux-ci atteignent désormais 5 milliards de dollars. La société de gestion a ainsi intensifié ses positions sur la recherche en oncologie, notamment via le fonds Candriam Equities L Oncology Impact. Si une large poche du fonds est dédiée aux biotechs (49 %), il est également positionné sur les grands groupes pharmaceutiques, les technologies et les équipements médicaux, ainsi que sur les services de soins, de sorte à adresser de nombreuses typologies de cancer (rein, colon, ovaire, poumon, estomac, sein, tête…).
Une gestion de conviction des fonds qui se double d’une politique de don pour soutenir la recherche contre le cancer : 10 % des frais de gestion perçus par Candriam sont reversés au centre régional de lutte contre le cancer Gustave Roussy.
- Chiffre du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)
- Définition de l’OCDE
- Santé publique France
Sources complémentaires :
- https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/feuille_de_route_-_strategie_decennale_de_lutte_contre_les_cancers.pdf
- https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_21_342
- https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cancer
- https://www.cancer.gov/research/infrastructure/bioinformatics
ER21/FCR0265 – Novembre 2021
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